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Interviews

Jacques Louis, l'auteur dont l'autofiction fait du bien...

Publié le 08/05/2020

Family life, c'est le nouveau projet de Jacques Louis, l'auteur du Chômeur et sa belle, chronique amoureuse qui avait enchanté les lecteurs de Spirou.
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Jacques Louis, l'auteur dont l'autofiction fait du bien...
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Entre humour et tendresse, il nous fait cette fois pénétrer dans le quotidien de sa petite famille, mais aussi dans ses difficultés de dessinateur chahuté par la vie... Attention : autofiction riche en émotions !


Est-ce que tu dessines tes proches, ou toi-même, de façon réaliste ?

Pas vraiment, car mes personnages doivent avant tout servir le récit et ses émotions. S'il faut prendre des aménagements avec la réalité pour le bien de l'histoire, alors je le fais sans remords. Ma femme et mes filles ont ainsi une vie graphique assez différente de celle qu'elles ont dans la vraie vie. J'applique la même méthode à mon alter ego de Family life, qui est assez colérique et doit souvent avoir l'air stupide. Son physique est donc spécifiquement taillé pour ces émotions et assez "élastique" pour les supporter. J'avais déjà pris le même genre de libertés pour Le chômeur et sa belle. Et le plus drôle c'est que les lecteurs trouvaient qu'il me ressemblait physiquement !

Dans Family life, Jacques le dessinateur propose des projets plus affligeants les uns que les autres à son éditeur...

Et ça s'est passé ainsi dans la vraie vie ! Après Le chômeur et sa belle, j'ai eu un vrai passage à vide. Mais Benoît Fripiat, mon éditeur chez Dupuis, a eu la patience d'attendre que je lui propose le bon projet. J'en rigole dans la BD, mais en réalité j'ai proposé à Benoît des projets parfois ahurissants ! Comme par exemple une série de gags avec des ados boutonneux cherchant l'amour. Afin de faire le mur pour aller draguer des filles, ils mettaient des poupées gonflables dans leur lit. En découvrant cela, leurs parents appelaient à la rescousse une armée de pédopsychiatres ! Tout ça manquait peut-être un peu de finesse...

Spirou a déjà une série explorant l'univers de la famille : Dad. Comment te positionnes-tu par rapport à cette dernière ?

Family life était au départ pensé comme une série de gags en une page, comme Dad  ! Et puis j'ai finalement eu envie d'un récit intimiste. Bien sûr, Dad et Family life explorent tous les deux l'univers de la famille, mais je pense que nos univers n'ont pas grand-chose à voir l'un avec l'autre. Ce serait comme comparer Tamara et Les Nombrils  ! Tamara est une adolescente complexée qui tente de s'en sortir. Comme Karine. Et pourtant, les deux histoires sont tellement différentes... Les lecteurs s'en rendront d'ailleurs vite compte lorsque certaines séquences de Family life verseront carrément dans le drame. Là, l'humour n'aura vraiment plus sa place...


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