La team de La brigade des souvenirs

Quelle est ta technique de travail, pour cet album ?

MARKO : Je travaille sur tablette numérique, même si j'ai déjà fait beaucoup d'albums en méthode "traditionnelle". Pour La brigade des souvenirs, j'ai simplement reconduit la technique développée sur ma série Le jour où, réalisée avec les Beka (Champignac). Pour réaliser une planche de La brigade, je travaille avec un dessin en bichromie de couleur bistre. Je joue sur les niveaux de gris, ce qui donne une orientation de lumière et de matière à Maëla, la coloriste de l'album. Elle est totalement libre de ses choix de couleurs, exception faite bien sûr de celles qu'impose le contexte historique. Son regard reste pour moi un grand mystère. Je ne sais pas comment elle parvient à trouver des couleurs si justes, si magiques...

Dessiner des enfants, c'est compliqué ?

MARKO : Mon objectif, c'était de faire en sorte que les membres de La brigade deviennent mes potes et ceux des lecteurs. La grande difficulté, quand on dessine des enfants, c'est d'éviter les clichés. J'ai une petite préférence pour Théo, le trublion de la bande, car il peut aller du tendre au gaffeur en passant par l'aventurier. Il a une grande latitude d'expressions ! Le personnage qui m'a causé le plus de problèmes, finalement, c'est Patrok, le chien !

Cee Cee et Carbone, vous travaillez en solo, habituellement. Ça se passe comment, le binôme ?

CEE CEE MIA : Nous nous sommes rencontrées en festival, et le courant est super bien passé entre nous, une vraie alchimie ! J'ai proposé que nous écrivions ensemble, et l'occasion a fini par se présenter. Au départ, l'histoire d'amour entre Toinette l'infirmière et Ernest le poilu devait être un diptyque, avec un album pour chaque personnage. Nous avons finalement décidé d'écrire une série. On se complète bien, Carbone et moi. On travaille en ping-pong, par échange d'idées. On dégrossit l'histoire ensemble. Comme Carbone est plus rigoureuse que moi, c'est elle qui la structure. Puis je creuse ensuite divers aspects, comme la personnalité de nos héros. Mais il n'y a pas vraiment de rôle défini, et notre manière de faire change à chaque tome. Pas de problématique d'ego entre nous : il y a un flow naturel !

Cee Cee, le passé est un thème qui t'est cher...

CEE CEE MIA : J'ai une vraie nostalgie de l'adolescence. Ma série Au-delà des étoiles, avec ses flash-back hip-hop, parle de mes jeunes années à moi. Comme dans La brigade des souvenirs, j'ai la volonté de créer du lien, dans mes histoires. J'ai des ados à la maison, qui me rappellent chaque jour que l'adolescence est la période où tout est possible, le carrefour où l'on dirige sa vie. Tania, Alban et Théo vont eux aussi devoir faire des choix !

CARBONE : Moi, je suis plutôt du genre qui vit dans le présent, à profiter de chaque instant, plutôt que de vivre dans le passé. Mais l'histoire m'intéresse, aucun doute. Nous avons d'ailleurs trouvé, pour les prochains tomes de La brigade des souvenirs, des faits historiques étonnants, et pas forcément présents dans les manuels d'histoire...

La brigade des souvenirs, tome 1 - Disponible en librairie le 3 septembre.