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Interviews

Souvenirs des limbes

Publié le 16/10/2020

En marge de Seuls, Bruno Gazzotti et Fabien Vehlmann nous racontent une première histoire des Souvenirs des limbes. Un chemin de traverse, pour l'instant en format court, qui éclairera d'un jour différent leur série à suspens...

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Souvenirs des limbes
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Comment mener de front la série principale et le spin-off ?

GAZZOTTI : Le problème, c'est que je suis lent. Alors, on avance comme on peut. Je souhaite faire un album de Seuls par un an, mais en vieillissant c'est difficile de garder ce tempo. Et un Souvenirs des limbes de temps à autre. L'univers est large et ouvert. C'est intéressant. Mais c'est ma main qui doit décider ! Cette première histoire est le début d'un projet qui va durer longtemps. Je suis content de faire découvrir les premières histoires des Limbes aux lecteurs de Spirou, même s'il n'y aura pas d'album complet avant quatre ou cinq ans.  


Est-ce que Les limbes ne vont pas complexifier une série qui est déjà bien dense ?

VEHLMANN : Non, au contraire, on veut simplifier. Il est temps d'éclaircir des enjeux. On est conscient que le cycle 3 fait un détour qui est plus compliqué à suivre, en explosant le groupe. Pour s'intéresser à chacun des personnages indépendamment les uns des autres. Maintenant, nous allons resserrer l'intrigue. Enrichir, mais pas complexifier. On est dans le jeu. La saga sera plus facile à comprendre à partir du tome 13.

Les cauchemars et l'inconscient, ce sont les clés du monde des limbes ?

VEHLMANN : Bien sûr ! Je suis passionné par tout ce qui concerne le monde de l'imagination, au sens très large, ce qui inclut l'inconscient, les rêves, les transes d'hypnose ou de chamanisme. La transe du jeu aussi. Quand on est petit et qu'on est absorbé par son jeu, on se déconnecte du monde, on plonge dans l'imaginaire. Je suis persuadé que la façon qu'on a d'écrire se nourrit de cet inconscient. Pour peu qu'on apprenne à l'explorer, comme on ferait du surf ! Il faut être sur la ligne de crête, aller pêcher des choses dans le monde de l'imagination, et revenir dans le monde conscient. C'est un océan, et nous sommes des pêcheurs. C'est un cheminement qui demande du temps. Parfois, ça t'oblige à te confronter à tes pires cauchemars. Le cycle 4 de Seuls va m'amener à aborder des thématiques que j'ai tardé à aborder, ça me surprend même. Je n'étais sans doute pas prêt. J'avais besoin de recul sur ma propre imagination. Dans Seuls, on a toujours pris des risques, certains lecteurs préfèrent un cycle à un autre, on n'a pas toujours choisi la facilité. Ce jeu d'équilibre constant fait de Seuls la série la plus importante de ma vie. C'est le plus marquant et personnel de mes scénarios.

Qu'est-ce que Souvenirs des limbes vous permet de différent de la série principal ?

VEHLMANN : Une liberté que la saga permet difficilement. Parce qu'elle est complexe, elle nous soumet à beaucoup de contraintes. Bruno et moi cherchons à l'alléger, mais ça reste un gros navire. Avec les Souvenirs des Limbes, on peut naviguer plus légèrement. On s'amuse, on se fait des virées. C'est comme faire le Vendée Globe ou aller se promener sur une île à deux kilomètres de la côte. On parle de choses qui font peur, comme un conte de fées, il y a une part un peu terrifiante.

 

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