Jérôme K. Jérôme Bloche : 3 anecdotes bonus

Alain Dodier joue le rôle de tous ses personnages

J’adore faire l’acteur pour trouver les bonnes attitudes ! Nos aînés, comme Hergé ou Jacobs avaient recours au miroir ou à des modèles. De nos jours nous avons l’appareil photo numérique. J’installe le mien sur un trépied, j’enclenche le retardateur, et c’est parti pour une rafale de cinq à dix photos où je peux jouer à être Jérôme (ou Babette, ou Arthur…). En fait je joue tous les personnages, revêtu de différents déguisements. L’appareil photo est un allié précieux pour ce genre de dessin. Pour les « scènes d’actions », comme Jérôme en train de pédaler pour faire démarrer son solex, je descends dans la cour de mon immeuble. J’imagine que ça doit beaucoup amuser les voisins de me voir gesticuler ainsi devant mon appareil photo.

Solex, vélo et rustines

Comme mon personnage, j’aime me déplacer en deux-roues, et il m’arrive de devoir réparer un pneu crevé. Dans le cadre de mon métier, j’utilise aussi des rustines. C’est le surnom que l’on donne aux vignettes corrigées. Parfois, il y a trop de retouches à faire sur un dessin, alors, plutôt que de le recouvrir de gouache blanche, je dessine à part un morceau de case, ou une case entière et je la colle sur la planche. Mes planches au début étaient en moins mauvais état, simplement parce que le papier de l’époque était plus résistant, que je pouvais gratter l’encre de Chine ou utiliser une puissante gomme électrique pour poncer le dessin et recommencer par-dessus. Le papier que j’utilise aujourd’hui ne le permet plus. Et comme, plus ça va plus je travaille comme un cochon, mes planches ressemblent de plus en plus à des champs de bataille. Je suis devenu le roi du repentir.

8 rédacteurs en chef ont publié la série
 
Être au sommaire de Spirou est extrêmement important pour moi. Jérôme est apparu dans le hors-série Spirou Album + de l’automne 1982, et depuis chaque enquête a été découverte en primeur par les lecteurs du journal. J’ai eu la chance d’y faire ma place et on m’a toujours fichu une paix royale. Mon style de dessin n’est pas adapté pour des animations comiques telles qu’on en retrouve régulièrement dans Spirou, mais je suis toujours heureux lorsque mon héros est mis à l’honneur. Alors, un spécial détective pour les 40 ans de la série, c’est un plaisir, et un honneur !