SEULS : les retrouvailles

L'intrigue de Seuls se complexifie encore un peu plus. Comment t'y retrouves-tu, Fabien ?

Fabien Vehlmann. Pas toujours très bien, haha ! Heureusement que Bruno Gazzotti et moi parlons beaucoup avec nos lecteurs, que ce soit en dédicace ou sur seuls-labd.com. S'ils nous rappellent que tel ou tel arc narratif a trop longtemps été délaissé, alors je tâche d'y remédier... Je ne perds toutefois jamais de vue la trame générale de la saga et ses grands équilibres de fond. Bruno et moi savons dans quelle direction nous allons et tâcherons, dans le futur cycle 4 de Seuls, de débroussailler un peu plus notre intrigue, très touffue, pour revenir aux fondamentaux.

Bruno Gazzotti. La grande qualité de Fabien est aussi son grand défaut : il a des tas d'idées ! Lorsque je vois arriver une scène avec trois idées géniales, je lui demande parfois de n'en garder qu'une ! Je le pousse à ralentir son cerveau. Le lecteur a déjà tellement de choses auxquelles réfléchir, dans notre intrigue...

Après des albums centrés sur des héros en particulier, est-il difficile de tous les refaire cohabiter dans des pages communes ?

Bruno Gazzotti. J'ai l'habitude. Il faut faire gaffe aux proportions des personnages, disséminés sur différents plans dans une même case. Il faut savoir gommer, gommer et regommer encore ! Si j'ai la scène dans la tête, ça va vite. Mais si je pars de rien, je sais qu'il va falloir faire des essais, tâtonner. Avant de me lancer, je préfère donc attendre qu'une scène soit claire dans ma tête. Je savais que pour cet album, j'aurais à dessiner une abbaye, où nos héros vont s'installer. J'ai attendu de la visualiser totalement, avant de m'y attaquer.

Cette abbaye est-elle inspirée d'un bâtiment réel ?

Bruno Gazzotti : Fabien m'a envoyé des photos d'abbayes. J'ai cherché de mon côté et fait un mélange. Il est rare que je dessine une photo ou un lieu précis, ne serait-ce que parce qu'il est rare de tomber sur un endroit correspondant exactement à ce que l'histoire nécessite. Ici, j'ai utilisé une abbaye anglaise et une autre française, mais dont j'ai oublié les noms !

Fabien Vehlmann : J'ai dû t'évoquer l'abbaye de Trois-Fontaines, je crois. Mais tu n'en as gardé que certains éléments, et tu as eu bien raison !

Une question délicate, pour terminer... Dodji, dans ce nouvel album, utilise de la Maizena®, dont on voit le paquet en gros plan. À la télé, ça s'appelle du "placement de produit". Vous avez touché combien ?

Bruno Gazzotti : Pas un euro ! Mais je reçois des tas de paquets de Maizena® tous les mois. Si les lecteurs en veulent, qu'ils écrivent à la rédaction !