Récréation
Farm-Tower
Publié le 23/09/2021

Le Professeur
Savez-vous planter les choux à la mode de chez nous ? On y plante les fraises avec les doigts en sous-sol, des laitues avec le coude au 6e et des tomates avec les mains sur le toit.
Une ville idéale, imaginée au XVIIIe siècle, se devait d’être entourée de cultures vivrières. Louis XVI avait son « potager royal » qui fournissait Versailles en fraises et petits pois toute l’année. Autour des grandes cités européennes, des cultures maraîchères permettaient d’alimenter la ville en produits de première nécessité : lait, fruits, légumes…. Une capitale comme Paris était entourée de plaines où poussaient des carottes, des salades, des pommes et des poires. L’asperge était la spécialité d’Argenteuil, les abricots de Chambourcy, les pommes marquées de Montreuil. Il est encore des fêtes villageoises comme celle de la carotte à Croissy-sur-Seine qui révèlent ce passé où ville et campagne faisaient bon ménage.
Sous l’impulsion hygiéniste du XXe siècle, Jules-Auguste Lemire créa les premiers jardins ouvriers dans les Flandres françaises. La société de consommation d’après-guerre remplaça rapidement ces cultures vivrières par des zones pavillonnaires et des barres d’immeuble. La disparition définitive de cet écosystème fit que les jeunes urbains ne découvrirent la culture d’un potager qu’à travers le jeu iconique FarmVille…
Actuellement, l’heure est au retour à une consommation locale respectueuse des distances et des saisons. Le « locavore » est devenu une norme en développement et la ville doit se mettre au diapason. Des tours devenues invivables peuvent se transformer en centres de production maraîchers. On y cultive essentiellement des légumes, des fruits et des aromates sur substrat et parfois grâce à la culture en « aquaponie » qui irrigue les plantes avec des bassins contenant des poissons. Les toits plats des grands ensembles ou des centres commerciaux peuvent également se couvrir de plantations et de ruches urbaines. Les expériences se multiplient, réduisant l’empreinte carbone et assurant un approvisionnement partiel de fruits et de légumes au cœur des villes. Avec de telles fermes, la banlieue ne reste plus grise et mon HLM blême comme le chantait Renaud…

Ferme verticale de Romainville
Pour aller plus loin si le sujet vous intéresse : Une ferme verticale à Romainville
Rendez-vous le mois prochain pour découvrir sur notre site les interventions éclairées du Professeur !
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