Dans le miroir d’un super-héros

Tu te poses des questions de diversité quand tu écris tes personnages ?

Oui, depuis longtemps. À nouveau pour prendre l’exemple de Frnck, c’est l’archétype du mâle blanc et blond. Et il se retrouve marginal dans un univers préhistorique. D’un seul coup, il se retrouve en minorité. Ça crée du contraste. Aujourd’hui, comme écrivain, ça m’ennuie de créer des personnages qui me ressemblent trop, je veux chercher ailleurs. Incarner en mots et en images un super-héros en surpoids ou une petite héroïne à la peau foncée, ce sont des manières de me réveiller, mais je ne veux pas non plus que les lecteurs s’arrêtent sur ça : ce n’est pas le sujet de mon histoire.

Qu’est-ce qui te plaît dans l’univers des super-héros ?

En vérité, je n’aime pas tellement ce genre, qui très souvent m’ennuie parce que je le trouve trop déconnecté du réel. Ce qui me plaît et m’intrigue, c’est comment ils gèrent les problèmes du quotidien. Dans Le métier le plus dangereux du monde, les héros se déplacent en métro ou en trottinette électrique partagée. Ils doivent sauver le monde, mais ne pas se faire gronder par les parents. Si dans chaque album, on détruit une ville, qui va la reconstruire ? Avec quel budget à l’heure où les états peinent à payer les retraites ? Comment tu construis une cave secrète qui ne sera plus secrète dès le moment où un entrepreneur en bâtiment va la creuser ? Comment tu finances tes activités de super-héros ? Tu contractes un emprunt bancaire ? Tu fais des vidéos YouTube financées par un Patreon ? J’ai envie de poser les questions des super-héros du réel !

Si tu étais un super-héros, ça serait quoi ta dégaine ?

Je serais Ultra Stressé. Impossible de ne pas avoir un ulcère en faisant ce métier ! Le simple fait de regarder les informations au quotidien m’angoisse, alors imagine si je devais résoudre les problèmes…