« De l’or pour les Bleus », clap 68 !

Et ce fameux trésor des confédérés qui est central dans l’intrigue, il a vraiment existé ?

F. Neidhart : Alors, ça, c’est l’une des grandes légendes américaines. Aujourd’hui encore, des chasseurs de trésors le recherchent. Ce mythe a déjà été utilisé au cinéma. Dans Le bon, la brute et le truand, on le retrouve planqué dans un cimetière. En BD, des séries comme McCoy ou Blueberry y ont déjà fait allusion… À ce propos, je vous dévoile un petit secret : les deux confédérés qui trépassent au début de l’histoire s’appellent Carson et Donovan. Carson, c’est le nom du soldat qui meurt dans Le bon, la brute et le truand. Et Donovan, c’est le véritable nom de famille de… Blueberry !

Fred, de quoi es-tu le plus fier dans cette histoire ?

F. Neidhart : D’abord, d’être arrivé à faire une histoire qui se tienne et qui, je l’espère, plaira aux lecteurs. J’ai particulièrement aimé concevoir le méchant de l’histoire, un prédicateur aux projets bien éloignés de son rôle de pasteur. Je me suis inspiré du personnage de Robert Mitchum dans le film La nuit du chasseur. Une silhouette noire et inquiétante, ce mélange de bien et de mal… Alfred Hitchcock disait que si le méchant est réussi, alors l’histoire fonctionne. J’espère y être parvenu.

Duquel des deux personnages principaux te sens-tu le plus proche ?

F. Neidhart : Oh, clairement de Blutch. Comme lui, je suis un peu trublion, de mauvaise foi et volontiers provocateur. Et tout aussi antimilitariste que lui : à l’époque du service militaire, je me suis fait réformer P5. Ça veut dire « pour folie furieuse ». Comme quoi, l’armée mène à tout…

On sent une jubilation chez Blutch quand il doit se faire passer pour le supérieur de Chesterfield. C’était déjà arrivé ?

W. Lambil : Oh, pour te répondre, il faudrait tout relire. Je vais vous avouer une chose : quand un album est terminé, j’ai tellement sué dessus que je ne le relis pas. Par contre, je regarde les couleurs de Vittorio Leonardo, le coloriste de la série depuis le début. Mais un album qui est paru, il ne m’appartient plus, c’est au public de décider ce qu’il en pense…

Il a vraiment existé, le fils du général Lee qu’on voit dans l’histoire ?

F. Neidhart : Oui, Lee avait trois fils. J’ai pris le cadet et j’en ai fait un fils à papa. Ce qui m’a permis de créer une petite galerie de personnages autour de lui : le fan de base et celui qui, au contraire, désapprouve tout népotisme dans l’armée. Même si on est le fils du patron…

Est-ce que tout cela t’a donné envie d’écrire un autre scénario pour les Tuniques Bleues ?

F. Neidhart : Mais oui et figure-toi qu’au moment où on se parle Willy doit être à la moitié des planches. C’est une histoire d’infiltration : Blutch est incarcéré suite à une énième mutinerie, dans la même cellule qu’une espionne du Sud. Ils vont s’évader ensemble. Jusqu’où ira leur collaboration ? Vous le saurez en découvrant l’épisode, mais c’est pas pour tout de suite…

Les Tuniques Bleues, Tome 68, « De l’or pour les Bleus » – Disponible en librairie dès le 18 octobre