Bonus articles

Lucky Luke à la sauce Dad

Publié le 20/10/2023

Bonus articles

Lucky Luke flanqué de gamins remuants ? C’est ce que Blutch a imaginé pour « Les indomptés », une aventure en forme de cri d’amour au cowboy solitaire qui démarre dans le SPIROU n°4463 ! (Suite de l’interview de Blutch parue dans ce numéro)

Lucky Luke par Blutch

Tes « indomptés » sont des enfants vivant seuls dans l’Ouest, sans leurs parents. S’agissait-il d’une réalité historique ?

Il n’y a aucun souci d’historicité dans ma démarche. « Les indomptés » s’inscrit dans la fantaisie de Morris et Goscinny, même si ce dernier s’appuyait parfois sur des faits avérés avant de broder. « Les indomptés » n’est pas un volume des Tuniques bleues, où Cauvin utilisait franchement les faits historiques pour développer ses scénarios. Malgré tout, cette histoire reflète peut-être ce que devait être l’existence dans l’Ouest du XIXe siècle. Les enfants, c’était comme les petits chats ou les petits lapins, on en avait tant qu’au moment d’en perdre un, on s’en rendait moins compte. Et puis, on ne restait pas enfant bien longtemps, j’imagine, sommé de rejoindre les parents dans l’exécution de tâches plus ou moins pénibles. Une rude existence.

Narrativement, qu’as-tu emprunté à Goscinny ?

Il s’agissait de mettre mes pas dans les siens, de me caler sur son rythme. Dans « Les indomptés », j’ai repris le format classique de 44 planches, avec des pages de quatre bandes sur lesquelles j’ai comprimé le plus de péripéties possibles. J’aimerais que le lecteur, sur ce format réduit, ait du consistant à se mettre sous la dent. Nous refermons un album de Goscinny avec un sentiment de satiété. Au terme des 44 planches, tout est dit. Ici, se niche peut-être une part de l’art de la bande dessinée : manier l’ellipse, la concision. Dans mes BD, à l’avenir, j’aimerais aiguiser cet art de la synthèse.

Lucky Luke par Blutch

Ce travail d’ellipse peut parfois être paradoxalement chronophage…

Étonnamment pas, puisque « Les indomptés » a été dessiné à la manière de Morris, vive et soutenue, en juste sept mois. J’ai travaillé comme si j’avais une deadline de parution hebdomadaire dans Pilote… Tentant de me couler dans la cadence infernale que s’imposaient nos aînés et essayant de retrouver la vitesse d’exécution de Morris. Tous les dix mois, on trouvait un nouveau Lucky Luke sur les tables.
 

Le jeune Casper alterne de surprenants moments de retenue et d’angoisse…

Casper est particulier, oui. Il se promène à la lisière du récit, indifférent à l’agitation des autres protagonistes, curieusement présent et absent à la fois, entre lumière et obscurité. Et pourtant, à sa manière, Casper, qui parle si peu, est éloquent. Il chante sa propre chanson. Ce personnage s’inspire de mon fils cadet qui est autiste…

Lucky Luke par Blutch

 

Articles en lien

Ne manquez aucune
de nos actualités !

Ne manquez aucune de nos actualités !
Logo

Content de vous revoir !

Abonné, vous êtes déjà inscrit au site, connectez-vous.

Mot de passe oublié ?

Pas encore inscrit ? Créez un compte

Logo

Créez votre compte

Bienvenue sur le nouveau site spirou.com ! Merci de créer un nouveau compte ci-dessous:

Déja inscrit ? Connectez-vous