Vous pensiez tout savoir sur Yoko ?

Quiconque a déjà parlé avec Roger Leloup sait que, quand il s’agit de Yoko Tsuno, il est intarissable. Voici donc un petit florilège des confidences que Roger a bien voulu nous confier à l’occasion de la sortie de son 29e album, sur cette incroyable Japonaise qui, dès la 13e page du premier tome de ses aventures avec Vic et Pol, a définitivement pris l’ascendant sur les deux garçons.

Le yin et le yang

Yoko, c’est la poésie chinoise (sa grand-mère était chinoise) et l’efficacité japonaise ! Elle est romantique (les Japonaises sont très rêveuses). Mais elle est partie du Japon car elle avait soif de liberté, elle voulait sortir du carcan. J’ai essayé de lui donner un caractère, mais elle a encore beaucoup de secrets. Oui, elle est très réservée… C’est une taiseuse !

Yoko sur grand écran ?

La Metro Goldwyn Mayer m’a un jour contacté. Ils m’ont dit : « C’est formidable votre histoire, il y a moyen de faire quelque chose de très bien, mais pas avec une Japonaise. » Comment ça, pas avec une Japonaise ? Ils m’ont expliqué que pour les lobbys des familles des victimes et des vétérans de Pearl Harbor, cela poserait un problème… Moi, je suis content que Yoko ne soit pas en Amérique pour faire des films. Si on faisait un film sur elle, il faudrait le budget de Star Wars ! Et pour un dessin animé, s’il fallait redessiner tous les engins, ça serait trop compliqué.

« Ma fille de papier »

Je dois tout à Yoko. Je lui dois d’avoir passé ma vie paisiblement. D’avoir eu du pain à table – ça, c’est matériel. Mais je lui dois surtout de m’avoir façonné une certaine personnalité. J’ai travaillé 15 ans chez Hergé, je sais de quoi je parle. Si Hergé n’avait pas rencontré Tintin, est-ce qu’il aurait été ce qu’il a été ? Ce sont des rencontres qui vous amènent à vous dépasser. Yoko c’est ma fille de papier. Quand on me dit « Vous faites tout, tout seul ?! », ça me fait sourire. Oui, j’élève ma fille moi-même, je ne la confie pas au voisin !